25
jui 2009






Mais de toute façon, la question au centre du discours de ceux qui condamnent la violence dans les œuvres médiatiques est la suivante : peut-on diminuer la violence réelle dans une société en diminuant la violence fictive qui y circule? Leur réponse? "Oui, évidement, et c’est pour cela qu’on doit agir et mettre fin à cet élan de violence médiatique!" La mienne? Je crois que vous vous en doutez! Je choisis de l'introduire avec cette remarque : les « médias », ce sont des outils de « médiation »! Et oui, qui l'eût cru? Lorsque je lis ou j’entends ce genre de discours qui critique la présence de la violence dans les oeuvres de fiction et qui l'accuse de causer de la violence réelle, j’ai l’impression de faire face à des enfants qui ont vu un petit lapin se faire dévorer par un gros méchant loup dans une montagne à travers des jumelles et, qu’après avoir pleuré, ils maudissent les jumelles!

Initialement, ce préjugé provient probablement d’individus qui cherchaient un coupable à l’existence de la violence (question d’incarner une quête



Et le pire dans tout cela, c’est que si nous avions vraiment à formuler une hypothèse concernant l’existence d’un lien important entre la consommation d’images violentes et les comportements violents dans la société, nous serions bien plus légitimés de postuler l’inverse de ce préjugé! En effet, il serait bien plus cohérent d’avancer que plus la violence est représentée "en détail" dans les oeuvres de fiction (aujourd'hui) et que plus ces oeuvres sont accessibles, moins elle est exécutée dans le monde réel en tant que solution pour régler des conflits. Vous avez un conflit important avec quelqu’un? Vous ne le provoquerez pas en duel : vous le poursuivrez en cours. Vous êtes un membre sérieux d’un parti politique qui s’oppose à un autre? Ou d’un syndicat qui s’oppose à leurs patrons? Vous ne ferez pas d’actes de destruction et de violence : vous vous attaquerez simplement à la réputation de l’autre. Vous venez d’apercevoir un individu tenter de voler votre boutique? Vous ne lui couperez pas la main : vous ne ferez qu’exprimer votre mécontentement à différents degrés ou, dans le pire des cas, vous appellerez la police... qui ne lui infligera pas la moindre punition physique.
Vous savez ce que ça donne quelqu’un qui croit réellement que moins il y a de violence dans les médias, plus il s’agit d’un meilleur exemple pour les enfants? Ça donne ça :

*Brrrrrrr!* Et vous savez ce que j’ai le goût de faire quand je vois ça? Ouvrir mon Playstation 2 et aller tuer quelques démons dans un Devil May Cry!
20
jui 2009
D’après vous, au XXIIème siècle, comment désignera-t-on le début des années 2000? Si je me fis aux premières pages des journaux, aux nouveaux produits commerciaux et aux discussions populaires de ces dernières années, quelque chose me dit qu’ils les appelleront « les années vertes »… et qu’ils se feront un malin plaisir à se moquer de notre mentalité!
En effet, à moins que vous habitiez dans le fond d’une caverne sur Mars, il est impossible que vous ne connaissiez pas l’idée suivante : la planète est en danger parce que l’homme pollue. Pour améliorer (ou disons ne pas aggraver) la situation, on nous encourage depuis déjà plusieurs années à « être verts », c’est-à-dire à effectuer des petits gestes tels que recycler. C’est une bonne chose je crois... Une chance, parce que dans le cas inverse, je serais probablement entrain de me faire insulter ou lapider par des gens « engagés » et « ayant une conscience sociale ». Ça, c’est peut-être une moins bonne chose!
Comme tout le monde, je ne suis pas vraiment en mesure de constater les impactes réels qu’a un petit geste de recyclage sur l’environnement. Ce que je suis en mesure de
constater par contre, ce sont les conséquences qu’ont cette « mode verte » sur certains esprits. Mais cette mode, contrairement à la mode vestimentaire par exemple, n’influence pas le jugement esthétique : elle influence jugement éthique. Et oui, avec la « pensée verte », l’idée de « vert » devient fortement associé à l’idée de « bien ». Vous venez de refuser un sac en plastique pour transporter vos commissions? Si vous adhérez à cette mode, vous ressentez sans doute à quelque part le sentiment d’être une « bonne » personne, de faire parti du clan des « gentils » dans la bataille pour la survie de la planète. Mais à quoi est-ce que cette manière de penser conduit parfois? À l’association de l’idée de « non-vert » à celle de « mal », c’est presque inévitable! Et que veut-on faire avec ce qui incarne le mal lorsque nos esprits sont sans nuances? On veut le combattre et même le détruire si possible, quelle question!
Peu importe l’opinion que vous avez en lisant ces lignes, tout le monde est un peu victime de ces connotations éthiques qu’amène la mode écologique. Des arbres? Instinctivement Bien. Des usines
? Instinctivement Mal. Un produit biologique? Instinctivement Bien. Un produit artificiel ou génétiquement modifié? Instinctivement Mal. C’est ainsi que la « pensée verte » forge tranquillement l’esprit des gens d’aujourd’hui, et ce sans qu’ils s’en rendent compte. Je penche tout de même vers ceux qui croient que cela aura des conséquences globalement positives à long termes, mais je ne peux m’empêcher de constater certaines autres conséquences plus critiquables dans l’immédiat… La pensée verte me semble être devenue davantage un outil de manipulation qu’un outil de progrès, et davantage un moyen de se prendre pour un sauveur de l’humanité et une bonne personne que d’en être réellement une.
Pourquoi un outil de manipulation? Les exemples pleuvent, mais prenons celui-ci que j’ai trouvé particulièrement comique. Il s’agit d’une publicité « anti-Conservateurs » qui était affichée à l’Université Laval (eh, en politique, c’est toujours plus efficace de descendre les autres que de se présenter!). Dans le bas de l’affiche était inscrite la note suivante : « En passant, ceci est imprimé sur du papier entièrement recyclé! ». Qu... Qu... Quoi? Ai-je raté quelque chose!? Aaaah, la pensée verte! Y a-t-il un meilleur moyen pour que les gens nous associent à l’idée de Bien qu’en précisant qu’on est écologique? Et le pire, c’est que cela fonctionne souvent!
Plusieurs ont remarqué ce phénomène et ont su en tirer profit. En effet, maintes publicités utilisent maintenant
ces associations éthiques abstraites/inconscientes de la « pensée verte » : vous n’avez qu’à ouvrir les yeux! Dans les journaux, à la télévision, dans les rues... Il est préférable d’acheter un produit de telle compagnie plutôt qu’un produit de telle autre s’il est mentionné « écologique », n’est-ce pas? Mais bon, à quel point le produit est réellement plus écologique que ses compétiteurs, voire réellement/concrètement écologique tout court, cela importe peu… Après l’achat, Mr. Vert et Mme. Verte seront tout fiers car ils croiront avoir participé à la construction d’un monde meilleur, un sentiment de bien-être et de respect envers eux-mêmes les envahira! Et par là se glissera aussi peut-être un sentiment de mépris et de supériorité envers ceux qui n’y auront pas autant participé qu’eux... Et oui, la méchante compagnie capitaliste qui ne souhaitait que faire de l’argent sur le dos des consommateurs disparaît soudainement sous sa nouvelle image écologique! Pouf! Son objectif premier n’est plus de faire de l’argent : c’est d’aider la planète! Quelle magie, cette pensée verte!
D’ailleurs, si vous avez un ami ou une connaissance qui s’identifie particulièrement à la mode verte, vous avez probablement déjà assisté à un autre des tours de passe-passe dont cette magie est capable, un spectacle assez particulier : lui (ou elle) qui juge violemment un homme qui jette un
déchet recyclable à la poubelle. En fait, ce jugement violent devient un réflexe de l’esprit forgé par la pensée verte du nouveau millénaire que tout le monde développe tranquillement. Toutefois, lorsque nous en viendrons (en fait, je crois que c’est déjà le cas!) à avoir trop de matières recyclées pour ce que nous pouvons produire avec elles, quelle sera la réelle différence pour « l’environnement » entre quelqu’un qui jette sa bouteille de plastique dans une poubelle et quelqu’un qui la jette dans un bac à recyclage? Concrètement? La différence sera presque nulle, si non nulle tout court, mais elle sera pourtant assez grande pour que certaines personnes se mettent en mode « mépris » et jugent violemment, se positionnant naturellement au-dessus de la personne jugée.
Bref, recyclez tant que vous voulez, utilisez des sacs en carton si cela vous chante, conduisez une voiture hybride ou achetez une tondeuse électrique, mais ne condamnez pas ceux qui ne sont pas « aussi verts » que vous : en agissant ainsi, vous ne ferez que créer un nouveau type de pollution, bien plus grave selon moi. Vous savez sans doute que plusieurs personnes se plaignent de l’attitude des individus « trop » religieux et de leur désir de convertir les autres. Mais laissez-moi vous dire cela : entre un disciple finit de Jésus et un disciple finit de Dame-Nature, il y a une différence certes, mais elle est beaucoup plus mince que l’on se l’imagine… D’ailleurs, il serait temps de mettre fin à cet article : autrement, je risquerais d’être condamné pour hérésie!

Comme tout le monde, je ne suis pas vraiment en mesure de constater les impactes réels qu’a un petit geste de recyclage sur l’environnement. Ce que je suis en mesure de

Peu importe l’opinion que vous avez en lisant ces lignes, tout le monde est un peu victime de ces connotations éthiques qu’amène la mode écologique. Des arbres? Instinctivement Bien. Des usines


Plusieurs ont remarqué ce phénomène et ont su en tirer profit. En effet, maintes publicités utilisent maintenant

D’ailleurs, si vous avez un ami ou une connaissance qui s’identifie particulièrement à la mode verte, vous avez probablement déjà assisté à un autre des tours de passe-passe dont cette magie est capable, un spectacle assez particulier : lui (ou elle) qui juge violemment un homme qui jette un

Bref, recyclez tant que vous voulez, utilisez des sacs en carton si cela vous chante, conduisez une voiture hybride ou achetez une tondeuse électrique, mais ne condamnez pas ceux qui ne sont pas « aussi verts » que vous : en agissant ainsi, vous ne ferez que créer un nouveau type de pollution, bien plus grave selon moi. Vous savez sans doute que plusieurs personnes se plaignent de l’attitude des individus « trop » religieux et de leur désir de convertir les autres. Mais laissez-moi vous dire cela : entre un disciple finit de Jésus et un disciple finit de Dame-Nature, il y a une différence certes, mais elle est beaucoup plus mince que l’on se l’imagine… D’ailleurs, il serait temps de mettre fin à cet article : autrement, je risquerais d’être condamné pour hérésie!