La grippe H1N1 : problème médical ou social?


Ah, la grippe H1N1! …Ou était-ce AH1N1? Ou A tout court? Ou grippe porcine pour ceux et celles qui ne sont pas à jour? Peu importe, vous savez très bien de quelle grippe je veux parler : de celle que l’on va vous soupçonner d’avoir, en blague ou sérieusement, si vous laissez échapper le moindre éternuement! Celle qui, lorsque vous discutez tout bonnement de l’actualité avec quelqu’un ou lorsque vous écoutez une conversation au hasard dans un lieu public, ne tardera pas à apparaître. Ce qui devrait faire réellement peur au monde et l’inquiéter, ce n’est pas la grippe H1N1 en elle-même, mais plutôt le phénomène social qui gravite autour!

En effet, si vous avez bien fait vos devoirs, vous savez que cette grippe ne constitue pas un danger particulièrement plus élevé que ceux qui nous entourent déjà. La comparaison classique que l’on donne à ce sujet, si on s’en tient aux statistiques, est que la grippe « ordinaire » a tué approximativement 100 fois plus de personnes ces derniers mois que la grippe H1N1. À des niveaux autres que sanitaires, plusieurs causes de mortalité sont bien plus importantes que cette grippe, incluant le suicide et les accidents de route par exemple. Et voilà que notre société panique soudainement pour un mal singulier qui n’affecte concrètement pas vraiment leur vie, sauf peut-être par l’intermédiaire des médias et de leur imagination. Ces remarques ne sont pas nouvelles et ne constituent certainement pas une bonne raison pour ignorer le danger potentiel de la maladie, mais considérant l’ampleur du phénomène qui tourne autour de cette grippe, vous ne trouvez pas que « quelque chose cloche »? Si oui, et je crois que nous sommes justifiés de trouver cela, laissez-moi vous présenter ce qui constitue ce « quelque chose » selon mes observations. Elles seront peut-être susceptibles de vous donner un point de vue original qu’on ne vous présentera ni dans les journaux, ni à la télévision.

Si vous avez fait encore mieux vos devoirs, vous savez aussi qu’un courant règne par rapport à ce « quelque chose qui cloche » qui interprète la campagne de vaccination massive ainsi que sa popularisation dans les médias comme une sorte de complot gouvernemental. Car en effet, si l’on se fie aux propos de l’épistémologue Jean-Jacques Crèvecoeur et à quelques autres articles à ce sujet, plusieurs choses semblent croches dans la constitution de ce vaccin. Parmi ces choses se trouvent principalement l’inclusion du « squalène » comme ingrédient du vaccin alors que ce produit aurait été interdit en 2004 parce qu’il avait été jugé « coupable » du syndrome de la première guerre du golf. Pour ce qui est de la théorie du complot, l’élément le plus louche se veut la modification de la définition de « pandémie » par l’OMS le 27 avril 2009, qui inclut maintenant la grippe H1N1 et qui ne l’aurait pas incluse avant.

Je ne suis pas un adepte des théories de complots, mais il se produit en effet un phénomène complexe et étrange dans le cas de la campagne de vaccination massive, un phénomène que nous avons de la difficulté à expliquer et à saisir, et je me propose comme candidat pour l’expliquer en partie. Premièrement, supposer un génie maléfique à la tête de l’enchaînement de tous ces phénomènes me semble être un raisonnement semblable à… (tenez-vous bien!) celui que fait Saint-Thomas d’Aquin dans ses cinq démonstrations de l’existence de Dieu. Bon, ici, une infime minorité savent de quoi je parle, mais pour le reste, voilà le résumé de ce que je veux dire par là : ce n’est pas parce que des phénomènes semblent être organisés et s’ordonner en vue d’une fin particulière qu’il y a nécessairement quelqu’un au bout du compte qui a pensé volontairement à toute cette organisation et aux conséquences qui en découleront. La théorie du complot se popularise grâce à une conception du gouvernement de plus en plus répandue selon laquelle il s’agit d’une entité indépendante du peuple, omnipuissante et manipulatrice qui souhaite réaliser des projets... presque diaboliques parfois. Or, bien qu’il serait faux d’affirmer que le gouvernement ne fait jamais rien de croche, il ne faudrait pas non plus se laisser emporter par notre imagination et supposer que le type de scénario auquel on assiste dans les histoires fictives (films ou romans), qui eux ont besoin d’un côté « extrême » pour se rendre captivantes, est aussi ce que l’on voit dans la réalité! « Le gouvernement », ce sont des humains, avec des amis, des familles, et non pas une race extra-terrestre venue causer le mal sur notre planète pour une future invasion.

Mais sans qu’il n’y ait nécessairement un grand génie diabolique qui a pensé à toutes les conséquences de ce phénomène, il n’en reste pas moins que les inquiétudes à ce sujet peuvent être justifiées. Selon ma perspective que je me propose de vous partager, avec le phénomène de la grippe H1N1, nous assistons à la fusion dangereuse de trois phénomènes sociaux qui déjà, bien avant l’histoire de la grippe H1N1, avaient été identifiés à plusieurs reprises comme étant un peu maladifs et malsains. Or voilà, aucun individu ne « pense » à ces phénomènes sociaux, personne ne les « crée » vraiment : en fait, c'est nous, en tant que masse, qui y participons et les avons créés.

Le premier de ces trois phénomènes problématiques est la popularisation médiatique d'un malheur singulier et sa dramatisation. L’exemple le plus révélateur que je ne peux m’empêcher d’énoncer pour tous les Québécois est celui de Cédrika Provencher. Il y avait un certain malaise officiel à critiquer le phénomène médiatique autour de cette jeune fille et ce principalement parce qu’il n’enlevait rien du tout à la gravité de sa situation. Mais ce cas donnait l’impression que ce genre de chose n’arrivait jamais alors qu’il arrive en réalité depuis longtemps (aussi triste cela soit-il) et surtout, il s’est mis à affecter des gens qui « n’auraient pas dûs » être affectés en un sens. En d’autres termes, grâce aux médias, ce mal singulier a causé de la tristesse et de l’inquiétude réelle à des personnes qui initialement n’avaient rien à voir avec le problème. Le parallèle avec la grippe H1N1 n’est pas parfait mais fait tout de même ressortir le principe médiatique. Essayez par exemple de me dire en quoi cette grippe vous affecte concrètement et non pas uniquement par sa popularisation médiatique? Tout comme avec Cédrika, vous êtes chanceux si vous trouvez la coiffeuse d’un cousin de l’ami d’un ami que cela affecte réellement et gravement.

Le deuxième phénomène est celui de la paranoïa sanitaire et de la prévention abusive concernant la sécurité physique. Par exemple, vous avez sans doute remarqué ces affiches dans les toilettes publiques ou autres endroits qui vous expliquent comment vous laver les mains en 5, 7, 9, voire même en 12 étapes. Concrètement, quels sont les effets réels de ce type d’affiches? Qui commencera réellement à les lire attentivement puis à modifier ses habitudes de lavage de main pour respecter ces 12 étapes? Et surtout, dans quelle mesure cela améliorera « ses chances de survie »? Quoi qu’il en soit, ces affiches, déjà conçues, produites et distribuées par milliers auparavant, se multiplient depuis cette histoire de grippe H1N1 (il y en avait une d’affichée sur la caisse lorsque je suis allé à l’épicerie la veille… il y avait peut-être une photo de Cédrika il y a 2 ans?). Pour ce qui est de la sécurité physique, pensez simplement à l’expression « mesures de sécurité » : vous l’avez sans doute vue ou entendue dans une multitude de situations, incluant des situations très banales et impliquant des conséquences très mineures. Ces deux « paranoïas » impliquent une foule de conséquences positives, je ne peux le nier, mais la santé et la sécurité sont malgré tout devenues des choses… « sacrées » j’oserais dire. Or voilà, le mal singulier popularisé par les médias attaque ce sacré, ce qui ne peut qu’amplifier les subventions et les mesures pour contrer ce mal. Parlant de subventions, cela nous amène au phénomène le plus puissant de tous au sein de cette fusion…

Pour ce qui est du troisième phénomène, nous y participons tous si activement qu’il nous est difficile de le distinguer. Il s’agit de la position que la société accorde à l’économie dans la hiérarchie des valeurs humaines… c’est-à-dire la première. Notons d’ailleurs que c’est grâce à ce troisième phénomène qu’un complot aurait pu émerger si complot il y a… mais notons surtout que je n’aborderai pas cette question ici. En effet, ne jugeons-nous pas que quelqu’un a « réussi sa vie » s’il possède beaucoup d’argent ou une compagnie? Certaines entreprises ne peuvent-ils pas faire passer le « profit » avant plusieurs considérations morales et valeurs, incluant parfois le bien-être des employés ou même des clients? Et ce même si les compagnies se veulent avant tout un service? Or voilà, il est inévitable qu’à quelque part des personnes et des entreprises s’enrichissent grâce à la vente massive (le mot est faible) de ce vaccin. Si ces propriétaires sont adeptes de la « religion économique » au même titre que non seulement plusieurs propriétaires d’entreprises mais aussi que chacun de nous (soyons honnêtes avec nous-même), ces personnes ont avantage à populariser la vente de ce vaccin… possiblement au même titre que s’il s’agissait de n’importe quel autre produit commercial. Possiblement : ce n’est pas certain. Mais en constatant l’omniprésence et le pouvoir incroyable de ce phénomène (qui en vient tranquillement à s’élever au-dessus du pouvoir politique et à le manipuler) et en considérant l’état actuel de la « crise économique », quelque chose me dit qu’il n’est pas absurde de faire intervenir l’avidité maintenant maladive de l’homme moderne (n’est-ce pas elle qui est en grande partie responsable de la pollution qui modifie dangereusement l’écosystème de notre planète?) dans cette histoire de vaccination massive contre la grippe H1N1. Il y a de quoi s'inquiéter uniquement si ce troisième phénomène participe fortement à la vaccination massive puisqu'en économie il n'est pas rare, lors d'une demande élevée et pressante, de devoir bâcler le produit si on sait qu'il va se vendre de toute façon... Or pas de retour au comptoir ou de garantie s'il est défectueux dans ce cas : il est déjà dans votre corps! Mais personnellement, j'ai encore un minimum de confiance en l'humanité...

En résumé, il est trop tôt pour savoir si le vaccin nous « sauvera » réellement ou s’il créera lui-même une nouvelle maladie par ses effets secondaires, mais la méfiance quant à la campagne de vaccination massive et quant à ce que j'oserais appeler la « campagne de peur » nous permet d’observer une « maladie » qui, elle, fait bien plus peur que cette grippe et contient un danger beaucoup plus réel et probablement beaucoup plus élevé : nous ne savons plus si nous pouvons faire confiance ou non à notre gouvernement. Le gouvernement n’échappe pas aux trois phénomènes que j'ai énuméré : il y participe et même les encourage depuis un bon moment. Tout se passe un peu comme si on avait adopté des créatures en apparence inoffensives dans leur jeunesse mais qui, une fois développées, se seraient révélées potentiellement dangereuses. Une foule de personnes dans la société aurait répété à plusieurs reprises à propos de chacune de ces créatures « Attention, il y a quelque chose de malsain dans ces créatures, ça va se retourner contre nous un jour! »… et le gouvernement ne les aurait simplement pas pris au sérieux. Après tout, ce ne sont que des idées : que valent-elles si elles ne peuvent pas produire d'argent? Quoi qu’il en soi, une fois que cette histoire de vaccination massive sera passée, espérons que le gouvernement trouvera un moyen de regagner sa crédibilité.

Peut-être devra-t-il réduire de la puissance de ces trois phénomènes sociaux? Mais peut-t-on vraiment cesser l’expansion de ces phénomènes puisqu'ils participent maintenant activement à nos personnalités? Si oui, cela nécessitera-t-il une catastrophe ou une énorme crise? … Ou une grippe? À suivre dans les prochaines années de l’émission « Les Humains »! Hehe, j’adore cette série, on ne sait jamais vraiment ce qui va se passer…